Matériel Tig vs mig : quel procédé de soudure choisir pour une production d’énergie autonome

Tig vs mig : quel procédé de soudure choisir pour une production d’énergie autonome

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Tig vs mig : quel procédé de soudure choisir pour une production d'énergie autonome

TIG vs MIG : deux méthodes, un même objectif

Lorsqu’on se lance sérieusement dans un projet d’autonomie énergétique, que ce soit pour une tiny house, un abri de jardin transformé en centrale, ou un atelier hors réseau, on se retrouve inévitablement à bricoler, adapter… et souder. Et là, la question ne tarde pas : TIG ou MIG ? Autrement dit, quel procédé de soudure est le plus adapté à la fabrication ou à la maintenance de systèmes d’énergie autonome ?

Dans cet article, je vous propose un tour d’horizon basé sur l’expérience de terrain, les usages réels et les besoins les plus courants dans le monde de l’autonomie énergétique. On va parler métal, électricité, robustesse, mais surtout efficacité. C’est parti.

Petit rappel sur les procédés TIG et MIG

Avant de trancher, il faut bien comprendre de quoi on parle. Et même si beaucoup ici ont certainement déjà un poste dans leur atelier, faisons un petit point technique.

  • TIG (Tungsten Inert Gas) : soudure à l’arc avec électrode en tungstène non fusible et apport de métal externe manuel. Le gaz inerte (souvent argon) protège le bain de fusion.
  • MIG (Metal Inert Gas), souvent appelé MAG quand un gaz actif est utilisé : un fil électrode métallique est déroulé automatiquement à travers le pistolet, en même temps qu’un gaz protecteur. C’est rapide, fluide… et assez permissif.

On pourrait écrire un manuel de 300 pages sur la technique, mais ce n’est pas notre objectif ici. On va plutôt se concentrer sur ce que ça change sur le terrain.

Dans quel contexte utilise-t-on la soudure pour l’autonomie énergétique ?

Si vous avez déjà conçu une structure pour supporter des panneaux solaires, créé une éolienne artisanale ou même monté une structure de support pour batteries plomb, vous savez qu’on ne peut pas se contenter de colliers de serrage et de boulons à la légère. Parfois, souder devient une obligation, pour la longévité et la solidité.

Voici quelques cas bien concrets où la soudure intervient :

  • Assemblage de châssis pour structures solaires fixes ou mobiles
  • Fabrication de supports pour panneaux inclinables
  • Boîtiers métalliques pour onduleurs, batteries ou circuits
  • Maintenance de structures existantes rouillées ou endommagées
  • Projets DIY type générateurs hydroélectriques ou éoliens

Dans tous ces cas-là, on recherche plusieurs choses : la solidité bien sûr, mais aussi la précision, la durabilité dans le temps, et idéalement… l’efficacité en termes de temps de travail. Après tout, quand on construit son autonomie, chaque heure compte.

Le TIG : pour les bricoleurs méticuleux

Le procédé TIG sera l’allié préféré pour tous les travaux de précision. Il offre une finition propre, des soudures solides et est particulièrement utile pour les matériaux fins ou les alliages exotiques comme l’alu ou l’inox. Parfait si vous travaillez sur :

  • Des réservoirs ou gaines en inox
  • Des pièces en aluminium pour éolienne maison
  • Des cadre-supports légers mais résistants

Le TIG donne des cordons très propres (si on maîtrise le geste, ce qui demande un peu d’entraînement), et la chaleur est mieux contrôlée. C’est crucial lorsqu’on ne veut pas gondoler une tôle de 2 mm qu’on a mis un après-midi à découper.

Mais attention, le TIG n’est pas sans contraintes :

  • Il demande une bonne coordination œil-main (les deux mains sont sollicitées)
  • La préparation de la pièce est essentielle : métal nickel, brossage, nettoyage à l’alcool
  • C’est long. Ce n’est pas la méthode des pressés
  • En usage extérieur, c’est plus compliqué à cause du vent qui perturbe la protection par gaz

En clair : pour du travail de précision ou des matériaux exigeants, en atelier, le TIG est hautement recommandé. Il demande du temps, de la patience… mais le résultat est là.

Le MIG : la rapidité et la polyvalence

Passons au MIG. Ce procédé, souvent plus adapté à la production rapide et aux environnements moins contrôlés, est un vrai atout pour la construction de structures plus imposantes.

Voici les points forts du MIG pour une autonomie énergétique :

  • Rapidité d’exécution : on avance vite, et bien
  • Plus facile d’apprentissage que le TIG (pas besoin de deux mains expertes)
  • Très efficace sur l’acier doux, parfait pour les supports de panneaux ou de batteries
  • Adapté aux sections de forte épaisseur

Et en pratique ? L’an dernier, j’ai construit une structure inclinable pour dix panneaux solaires orientables à 45°. Tout en tubes de 40/40 soudés au MIG, en une journée c’était monté, installé et testé. Imbattable. Avec du TIG, il m’aurait fallu deux jours et beaucoup plus de pauses café.

Côté inconvénients, le principal réside dans le manque de précision. Les cordons sont un peu moins jolis que ceux d’un bon TIG, et la chaleur est moins bien maîtrisée. Sur de la tôle fine, on peut passer au travers si on n’a pas la main légère. Autre point : tous les MIG d’entrée de gamme ne se valent pas. Prudence sur les postes trop bon marché, qui manquent parfois de régularité dans l’arc.

Quel procédé pour quel usage ? Quelques cas pratiques

Passons maintenant aux choses concrètes. Voici quelques cas d’usage typiques du monde de l’énergie autonome, et ce que je recommande selon mon vécu :

  • Réalisation d’un support de panneaux solaires en acier : MIG recommandé. Simple, solide, rapide. Si vous passez en inox, passez au TIG.
  • Fabrication d’un caisson étanche pour batteries lithium : TIG, indispensable pour travailler propre et éviter les bavures ou échauffements sur l’alu.
  • Réparation d’une structure rouillée : MIG, tolérant aux conditions, à l’humidité, et aux soudures sur métal imparfait.
  • Montage d’un bras articulé pour suiveur solaire : TIG si précision requise sur des axes ou roulements. MIG si structure brute.

Et dans le cas où vous envisagez d’intégrer de l’hydraulique artisanale (turbine maison ? Pourquoi pas ?), alors là aussi, choisissez en fonction du type de métal : TIG pour l’alu/inox, MIG pour l’acier.

Et niveau consommables, on en parle ?

Autonomie, c’est aussi autonomie d’approvisionnement. Le MIG demande du fil (qu’on peut acheter en bobines volumineuses, donc économiques), et un gaz souvent mélange argon/CO₂. Le TIG, lui, consomme moins de fil, mais demande un apport manuel (baguettes) et de l’argon pur, un peu plus difficile à trouver dans certaines régions.

Notez aussi que le TIG est un peu plus économe en éclaboussures et en meulage. Quand on est dans un petit atelier ou un van aménagé, ça peut faire la différence.

Résilience et autonomie : le dernier mot

Les deux procédés ont leur utilité dans un contexte de fabrication ou réparation de systèmes énergétiques autonomes. Mais si je devais niveler tout ça à la base et ne garder qu’un seul poste dans mon atelier pour gérer à la fois des structures, des coffrets, des supports et quelques réparations en urgence, je miserais sur un bon poste MIG avec option fil fourré sans gaz pour le dépannage extérieur.

Pourquoi ? Parce qu’en situation d’autonomie réelle, on n’a pas toujours le contrôle sur la météo, sur le stock de gaz, ou sur la qualité parfaite d’une pièce rouillée depuis cinq hivers dehors. Le MIG, surtout avec du fil fourré, offre une résilience que le TIG peine à égaler hors conditions idéales.

Mais si vous visez du propre, de l’optimisé, de l’assemblage sérieux en atelier fixe et que vous aimez le travail bien fini jusqu’à la dernière goutte de métal liquéfié… Le TIG reste l’expérience ultime. Un peu comme choisir entre un bon vieux Peugeot J9 pour tout faire, ou une 205 GTI restaurée avec amour : ça dépend de votre humeur… et de vos priorités.

Dans tous les cas, peu importe le poste, le plus important c’est de souder avec passion, avec méthode, et avec cette vision qui nous réunit tous ici sur Free-Power : construire aujourd’hui les fondations de notre indépendance énergétique de demain.